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Anaïs Pachabézian
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Anaïs Pachabézian est une jeune photographe indépendante qui vit et travaille entre Paris et Bamako. Elle s’attache à un travail documentaire portant essentiellement sur les migrations, les diasporas, l’exil et les injustices humaines. Elle entretient un rapport singulier avec le continent africain et plus particulièrement avec le Mali, un pays qu’elle affectionne. Depuis 2007, elle va à la rencontre des migrants, des personnes en transit vers l’Europe ou ailleurs qui vivent dans un espace entre-deux. Anaïs Pachabézian rend compte de leur attente, de leurs parcours, des conditions de vie. Elle donne un visage et une histoire à tous ceux que les médias fondent dans un flot insondable d’informations.

Entre juillet 2009 et juillet 2010, Anaïs Pachabezian a produit une série qui diffère de ses projets précédents. Si le caractère documentaire est présent, il est ici teinté d’un esthétisme photographique nouveau. In Memory est le résultat d’une année de conversations, de rencontres et de partages avec les victimes de la Décennie Noire (1991-2004) en Algérie. Dix années de terreur absolue nourrie de massacres, d’attentats, d’assassinats gratuits et quotidiens. Dix années de vies cloîtrées, confinées dans la souffrance, la douleur, la perte et les larmes. La photographe a souhaité affronter les rescapés et les vestiges d’une période trouble et extrêmement complexe.

Les survivants ne sont pas sortis indemnes de ce sombre épisode de l’histoire contemporaine algérienne. Ils ont perdu une épouse, un fils, un frère ou un parent. Beaucoup sont morts, d’autres ont quitté le pays ou ont disparu sans que leurs corps n’aient été retrouvés. Depuis, les familles vivent dans l’attente. L’attente de la reconnaissance de leurs maux, de la condamnation de leurs bourreaux et d’un devoir de mémoire national qui est aujourd’hui inexistant. Leurs blessures demeurent invisibles, silencieuses et pénibles à porter.

La jeune photographe a parcouru la région de Blida, à l’ouest d’Alger, puis la région de Boumerdès. Deux régions, deux situations :

Il était intéressant de mettre en parallèle les deux régions puisque dans la région de Blida, le terrorisme fait partie de l’histoire, il n’y a plus d’attentat actuellement, alors que dans la région de Boumerdès, les gens vivent encore avec le terrorisme de manière latente, il y a encore des accrochages entre les forces de l’ordre et les terroristes. Même si ces accrochages sont sporadiques le terrorisme est une réalité et non pas un souvenir. Si la situation est bien différente de celle vécue dans les années 1990, il y a une pesanteur. Les gens ont peur, ils ne sont pas rassurés et sont fatigués.

À l’intérieur de leurs maisons, elle a écouté leurs expériences, leurs incompréhensions et leurs colères. Chacun racontent humblement la perte de leurs proches, les circonstances et les conséquences sur la vie quotidienne. Leurs témoignages font d’ailleurs partie intégrante de la série photographique. L’indissociabilité des textes et des images traduit la situation intolérable et éprouvante vécue par ses familles aujourd’hui disloquées. Beaucoup se voient dans l’absurde obligation de justifier leurs statut de victimes afin d’obtenir le peu d’aide que le gouvernement veuille leur accorder. Le déni, la non-reconnaissance et le mépris avec lequel ils sont traités révèlent le désintérêt de l’État. Ils sont marqués. Leurs vies sont comme suspendues, arrêtées dans le temps. Ils survivent.

Anaïs Pachabezian a réalisé des portraits de ces hommes et de ces femmes, des images intimes relevées dans leurs maisons, mais aussi des paysages marqués par le terrorisme (passé et présent). Plusieurs photographies véhiculent les portraits des victimes. Soigneusement encadrés, ils sont emprunts des douleurs, des peurs et du trauma qui les accompagnent. Ils témoignent de l’absence des morts et des disparus. La photographe a souhaité rencontrer et écouter des personnes réduites au silence et à l’oubli. In Memory est un cri contre la dissolution définitive de leur(s) histoire(s).

Julie Crenn.



Site de Anais Pachabézian.



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