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Faire disparaitre les dichotomies : bon/mal, bonheur/tristesse, innocence/perversité, réalité/fiction, tel est le travail photographique d’Elise Boularan. Ces dichotomies explosent à la vue des photographies ou, tout du moins, nous sommes dans un entre-deux, à l’endroit exact où tout se mélange pour se prolonger en affect.
A la vue de ces corps, de ces visages dont on ne saurait dire l’absence au monde ou d’un monde devenu absent à lui-même, l’on pressent que l’opposition objet/sujet est elle aussi réinterrogée. Devant un mur dont les fissures susurrent une histoire en écho à l’être, dans le rapprochement d’un visage aux yeux fermés et d’une nature fertile, objet et sujet se répondent. Il y a un lien d’immanence dans cette image d’un monde *imago mundi*- où chaque chose révèle l’être. De là, la perception d’un temps suspendu et d’une lenteur que s’accorde le regard pour découvrir les tissages des liens : U-Chronie ; de là, la perception d’un corps s’épaississant de l’histoire des objets pour ne former qu’Un ; de là, la perception d’un espace indéfini nourrissant les corps, les faisant vivre dans une intimité isolée, sans lieux : U-topie.
Nicolas Monnot
Visite du site d'Elise Boularan |
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