Tout semble suspendu dans la photographie d’Isa Marcelli. Chaque image correspond à une suspension, une émotion naissante, un geste inachevé. Rien n’est défini, rien n’est imposé. Son univers est intime, très personnel, et pourtant nous nous l’accaparons pour nous y lover, renouer avec la poésie, le rêve, la douceur. Pour vite découvrir qu’il n’est ni totalement éclatant, ni angélique. Car sous la délicatesse pointe également l’inquiétude. Cette petite dose de douleur qui rend la joie si singulière dans son apparition, l’instant si précieux dans sa fragilité, l’harmonie si fugace dans son accomplissement. L’angoisse consciente d’une impuissance face à la fuite du temps. L’image comme un réconfort, comme une preuve.
Ajoutées les unes aux autres, souvent soumises à l’aléatoire et à l’accidentel des procédés qu’elle utilise - collodion, sténopé - les photographies d’Isa Marcelli composent ensemble un long poème sensuel et troublant, onirique mais terrien.
Olivier Bourgoin |
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